1956 toujours… On a fait aussi des excursions.
A part la papeterie, je me souviens que je ne me sentais pas bien à Riquewihr. On entrait dans des veilles cours. Ma mère faisait des photos, qu’elle développait elle-même. Nous les enfants, on assistait parfois aux développements et aux agrandissements, à cette époque là, son père avait encore son magasin de photo aussi. Plus tard elle a envoyé une photo de la cour où je ne m’étais pas sentie bien à un concours, c’était une belle photo en noir et blanc, mais elle n’était pas contente parce qu’elle n’avait pas gagné le concours.
Ma mère développait les photos en noir et blanc dans la cave de notre première maison, elle s’y enfermait pour enlever le film de l’appareil de photos, car ils n’étaient pas dans des boitier comme les films 24x36 que l’on trouve encore aujourd’hui. Elle mettait une espèce de papier rouge sur la lampe pendant le développement et l’agrandissement. Parfois, on avait le droit de regarder, mais il ne fallait toucher à rien. Les produits chimiques qu’elle utilisait étaient dangereux, pas question de tremper son doigt dans les bacs.
A Riquewihr, je m’étais senti mal dans cette cour où il y avait un pressoir. Pourtant j’avais vaillamment résisté dans la tour que nous avions visité où on nous avait montré les oubliettes, où si on tombait dedans, on allait nous oublier pour toujours, et d’autres choses pas plus drôles. Mais la coupe était pleine, avec cette odeur de vin qui montait de partout, que l’on sentait près de ce pressoir et dans les rues. C’était l’odeur qui me rendait malade, une odeur insoutenable de vieux et de vin, et de raisin en train de macérer. Je me souviens de cette odeur qui me rendait malade comme si c’était hier. Je suis retournée à Riquewihr depuis, il n’y a plus cette odeur. Mais alors qu’en 1956 tout était désert, et que nous n’étions que de rares touristes, dans les années 90, c'était l'odeur de crème solaire de la foule de touristes que l'on sentait.
On avait visité beaucoup de villes. A Kaysersberg, il y avait l’église, et à coté de l’église, il y avait aussi un ossuaire. Avec des os humains. Dont mon grand-père qui n’était allé qu’une fois en Alsace et n’y accompagnait plus sa femme, disait que ce n’était pas vrai. Il disait en patois du Nord que ces os là était es os de veau en prononçant « des osses de veau ». Il faisait marcher ma grand-mère en disant qu’elle était née dans le brouillard. Parce que la seule fois où il était allé en Alsace, ce n’était vraisemblablement pas en été, et Kaysersberg avait été plongé durant tout le séjour dans le brouillard. Il s’y était enrhumé, et n’avait plus voulu y retourner. C’est peut-être là qu’il a chopé sa bronchite chronique, qui sait ? J’ai vu les « osses de veau ». Cela m’a intriguée, pas impressionnée.
A part la papeterie, je me souviens que je ne me sentais pas bien à Riquewihr. On entrait dans des veilles cours. Ma mère faisait des photos, qu’elle développait elle-même. Nous les enfants, on assistait parfois aux développements et aux agrandissements, à cette époque là, son père avait encore son magasin de photo aussi. Plus tard elle a envoyé une photo de la cour où je ne m’étais pas sentie bien à un concours, c’était une belle photo en noir et blanc, mais elle n’était pas contente parce qu’elle n’avait pas gagné le concours.
Ma mère développait les photos en noir et blanc dans la cave de notre première maison, elle s’y enfermait pour enlever le film de l’appareil de photos, car ils n’étaient pas dans des boitier comme les films 24x36 que l’on trouve encore aujourd’hui. Elle mettait une espèce de papier rouge sur la lampe pendant le développement et l’agrandissement. Parfois, on avait le droit de regarder, mais il ne fallait toucher à rien. Les produits chimiques qu’elle utilisait étaient dangereux, pas question de tremper son doigt dans les bacs.
A Riquewihr, je m’étais senti mal dans cette cour où il y avait un pressoir. Pourtant j’avais vaillamment résisté dans la tour que nous avions visité où on nous avait montré les oubliettes, où si on tombait dedans, on allait nous oublier pour toujours, et d’autres choses pas plus drôles. Mais la coupe était pleine, avec cette odeur de vin qui montait de partout, que l’on sentait près de ce pressoir et dans les rues. C’était l’odeur qui me rendait malade, une odeur insoutenable de vieux et de vin, et de raisin en train de macérer. Je me souviens de cette odeur qui me rendait malade comme si c’était hier. Je suis retournée à Riquewihr depuis, il n’y a plus cette odeur. Mais alors qu’en 1956 tout était désert, et que nous n’étions que de rares touristes, dans les années 90, c'était l'odeur de crème solaire de la foule de touristes que l'on sentait.
On avait visité beaucoup de villes. A Kaysersberg, il y avait l’église, et à coté de l’église, il y avait aussi un ossuaire. Avec des os humains. Dont mon grand-père qui n’était allé qu’une fois en Alsace et n’y accompagnait plus sa femme, disait que ce n’était pas vrai. Il disait en patois du Nord que ces os là était es os de veau en prononçant « des osses de veau ». Il faisait marcher ma grand-mère en disant qu’elle était née dans le brouillard. Parce que la seule fois où il était allé en Alsace, ce n’était vraisemblablement pas en été, et Kaysersberg avait été plongé durant tout le séjour dans le brouillard. Il s’y était enrhumé, et n’avait plus voulu y retourner. C’est peut-être là qu’il a chopé sa bronchite chronique, qui sait ? J’ai vu les « osses de veau ». Cela m’a intriguée, pas impressionnée.
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