mercredi, novembre 21, 2007

Chapitre 11 : Les marches en montagne.

Mon père faisait sa marche tout les matins quand l’on n'était pas parti ailleurs. Il voulait conquérir des sommets, pas bien hauts, certes, mais des sommets. Nous on connaissait le sommet du Hohneck, du Grand Ballon, du Ballon de Guebwiller. On faisait toutes ces excursions avec ma grand-mère dans la deux-chevaux. Par la Route des Crêtes. On connaissait aussi le Lac Blanc et le Lac Noir, C'était drôle qu'il y ait un lac blanc et un lac noir, cela nous intriguait. J'ai su plus tard qu'il y avait aussi un lac vert.
Mais on ne faisait pas le sommet du Hohneck à pied en partant de Mittlach. Tous ces noms alsaciens, je les ai retenu dès la première audition, et je les prononçais bien; ayant appris l’allemand depuis, je n’ai pas du changer la prononciation de ces mots. Je savais aussi les écrire. A cinq ans.

En dehors des excursions, mon père faisait sa marche presque tous les matins. Il allait conquérir des sommets, parfois en compagnie d’autres vacanciers. Il a été jusqu’au Hohneck en partant de Mittlach, mais là où il avait eu de la peine, c’était pour trouver le sommet du Schnepfenried (j’ai retenu ce mot là qui m’amusait beaucoup avec la bonne prononciation), il n’arrivait pas à trouver le chemin. Alors, un jour, il est arrivé triomphant « Je suis allé en haut du Schnepfenried !! ». On était tout content pour lui, mais j’aurais aimé être de la partie. « Et nous aussi papa, on va escalader des montagnes ?? » On me répondait « Tu es trop petite ! ». Alors, du haut de mes cinq ans j’ai demandé à faire quelques promenades.

C’est là que nos parents nous ont amenés dans la vallée de la Wormsa. Et on est monté très haut, peut-être jusqu’au sommet du Hohneck, ou presque, parce qu’à un moment on ne pouvait plus aller plus loin. On a fait demi-tour pour revenir avant la nuit. En prenant un raccourci. Je me souviens qu’on était en haut d’une espèce d’escalier de géant en pierre bleutée, avec des marches très larges, et que l’on a descendu ça en sautant d’une marche à l’autre. Mon père disait à ma mère : « Fais attention à la petite ! » Quand on rentrait mon père racontait nos équipées aux gens du village. Et là, on a dit à mon père et à ma mère en les grondant et ça je m’en souviens « Mais vous êtes passés par là, c’est un chemin très dangereux ! Encore un montagnard s’y est tué le mois précédent ! » Ouh ! Là ! Que mes parents se sont fait gronder ; mais nous, on avait trouvé cela facile. Il paraît que ces pierres glissaient ; mais il ne pleuvait pas le jour où l’on est passé par là ; le montagnard avait glissé sur une pierre par temps de pluie.

Aucun commentaire: