Mais revenons en 1956. En août 1956 très exactement.
Mon père a été chercher les valises à la gare, trois valises, une pour ma mère, une pour mon père et la petite valise vert bouteille pour les enfants. Mais je crois que la petite valise verte qui servait aussi au voyage était dans la voiture. Il y avait encore une gare au fond de la vallée. Un ou deux jours plus tard, mes parents sont allés chercher ma grand-mère à la gare. Elle s’est installée dans sa pension de famille qui était au centre du village, on pouvait y aller à pieds en suivant la rivière. Tout de suite elle a parlé alsacien. On avait l’habitude des langues étrangères parce qu’on habitait pas loin de la Belgique flamande, donc, cela ne nous surprenait pas. Mais ça m’intriguait quand même de voir que ma grand-mère parlait avec tout le monde, cette drôle de langue où elle roulait les rrrr, et qui n’était pas gutturale, mais rocailleuse à souhait, aussi rocailleuse que le fond de la rivière. On aurait dit des pierres qui roulaient dans les chemins et sur les pentes. On ne comprenait pas ce que les gens disaient, quand ils parlaient entre eux, mais ma grand-mère nous le traduisait. Mon père qui avait fait de l’allemand pendant la guerre, comprenait un peu et nous traduisait aussi, en partie, ce qui était dit, mais avec nous les gens parlaient tous français.
Puis, on est allé à Kaysersberg voir les cousines de ma grand-mère, mais je ne m’en souviens plus bien, je me souviens mieux d’elles lorsque l’on est repassé à un retour de vacances par l’Alsace à l’âge de 14 ans. Les cousines de ma grand-mère ne venaient jamais dans le Nord. J’ai retrouvé l’une des cousines de ma grand-mère âgée de plus de 80 ans dans les années 70. Et j’ai retrouvé la trace de la doyenne de Kaysersberg, 97 ans, dans les années 90. Mais elle était dans les brumes de la sénilité. Et je ne l’ai plus rencontrée. Elle était à l’hospice dans la veille ville. Sa maison était revendue, repeinte en rose. Alors que quand j’étais retournée là-bas à l’âge adulte elle était ocre jaune.
Mon père a été chercher les valises à la gare, trois valises, une pour ma mère, une pour mon père et la petite valise vert bouteille pour les enfants. Mais je crois que la petite valise verte qui servait aussi au voyage était dans la voiture. Il y avait encore une gare au fond de la vallée. Un ou deux jours plus tard, mes parents sont allés chercher ma grand-mère à la gare. Elle s’est installée dans sa pension de famille qui était au centre du village, on pouvait y aller à pieds en suivant la rivière. Tout de suite elle a parlé alsacien. On avait l’habitude des langues étrangères parce qu’on habitait pas loin de la Belgique flamande, donc, cela ne nous surprenait pas. Mais ça m’intriguait quand même de voir que ma grand-mère parlait avec tout le monde, cette drôle de langue où elle roulait les rrrr, et qui n’était pas gutturale, mais rocailleuse à souhait, aussi rocailleuse que le fond de la rivière. On aurait dit des pierres qui roulaient dans les chemins et sur les pentes. On ne comprenait pas ce que les gens disaient, quand ils parlaient entre eux, mais ma grand-mère nous le traduisait. Mon père qui avait fait de l’allemand pendant la guerre, comprenait un peu et nous traduisait aussi, en partie, ce qui était dit, mais avec nous les gens parlaient tous français.
Puis, on est allé à Kaysersberg voir les cousines de ma grand-mère, mais je ne m’en souviens plus bien, je me souviens mieux d’elles lorsque l’on est repassé à un retour de vacances par l’Alsace à l’âge de 14 ans. Les cousines de ma grand-mère ne venaient jamais dans le Nord. J’ai retrouvé l’une des cousines de ma grand-mère âgée de plus de 80 ans dans les années 70. Et j’ai retrouvé la trace de la doyenne de Kaysersberg, 97 ans, dans les années 90. Mais elle était dans les brumes de la sénilité. Et je ne l’ai plus rencontrée. Elle était à l’hospice dans la veille ville. Sa maison était revendue, repeinte en rose. Alors que quand j’étais retournée là-bas à l’âge adulte elle était ocre jaune.
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